mercredi 8 février 2017

Trump I: Un ruffian sans foi ni loi ou le retour de la politique à l’ancienne ?

Investiture présidentielle de Donald Trump (I)
 (Article du 15 janvier 2017)

La campagne américaine ne s’est pas arrêtée le 8 novembre. Il y eut quelque chose d’inédit aux États-Unis, en plus de tout le reste, dans la hargne entre les deux camps dans cette période qui va du jour de l’élection jusqu’à celui de l’investiture le 20 janvier. Trump n’a enfilé qu’imparfaitement les habits du personnage digne et respectable qui siéent à un chef d’État fraichement élu. Il a certes modéré son allure, rangeant au magasin des accessoires sa houppe de cheveux jaunes-oranges qui lui servait d’étendard mais il continue à distiller ses petites phrases perfides et ses tweets vengeurs sans compter ses nominations sujettes à caution et ses déclarations fracassantes, un jour à l’encontre d’une actrice célèbre, l’autre contre une icône des droits civiques, ou à propos de l’Otan ou de l’Union européenne, sans compter tous les constructeurs automobiles qui en prennent pour leur compte. Trump ne parait pas vouloir tempérer la ligne générale de sa politique ni ses orientations.
Ses opposants sont vindicatifs aussi, car ils ont perdu sur le fil, et à une large différence, une élection qui leur était gagné d’avance, et plus revanchards que dans n’importe quelle autre élection passée parce qu’ils estiment n’avoir pas perdu à la régulière. Et d’entreprendre avec l’aide des médias une campagne d’après campagne pour délégitimer l’élection et pour délégitimer le Président lui-même. Ses opposants résolus se trouvant dans le parti républicain même, comme John McCain, parti dont il dépend au Congrès pour engager sa politique. Tout ça est du jamais vu et annonce des révélations, des coups-bas et des scandales ininterrompus. Il n’est même pas dit qu’une procédure d’empêchement ne soit lancée contre lui. Retour sur les deux derniers mois.
·        La victoire d’un outsider et d’un iconoclaste
Il faut rappeler l’énorme différence de moyens entre Trump et Clinton. En terme financier celle de Trump a couté un dixième de celle de Clinton, pour l’essentiel prélevée sur sa fortune personnelle. Sans compter l’ensemble de la classe dirigeante, formée des intellectuels, des artistes, des médias (200 journaux pour Clinton contre 6 pour Trump), et tout ce que Washington possède de politiciens, tout l’establishment républicain compris qui a fait campagne contre Trump.  
Trump a fait la différence dans les tout derniers jours de la campagne, l’avantage décisif lui ayant été donné par ses propres adversaires, dans ce pilonnage hallucinant de Clinton et d’Obama visant à écraser, à humilier, à salir celui qu’ils ont toujours considéré comme un indésirable, un intrus, un imposteur. En politique comme à la guerre, il est une règle de ne jamais humilier l’adversaire. Les indécis ont certainement été révulsés non seulement par ce pilonnage mais aussi par un tel parti- pris, encore jamais vu, de la part du Président sortant.
La large victoire en termes de grands électeurs recouvre en fait une victoire à un fil dans trois États décisifs, trois Swing States (Michigan, Wisconsin et Pennsylvanie) où le vote ouvrier a fait la différence. Ce sont les 107.000 voix d’avance additionnées sur ces trois États qui ont permis à Trump de gagner, soit seulement 0.09 % du total national des scrutins. Trois États qu’Hillary Clinton a négligé parce qu’ils paraissaient acquis et où nombre de votants ont dû se sentir visé par ses remarques désobligeantes sur le profil des électeurs de Trump, les Angry White Men.
L’économisme de la gauche démocrate a été fatal à Hillary Clinton, comme elle le sera à la gauche française ou à la gauche allemande en 2017. L’économisme de la gauche vient de sa conversion à tous les préceptes du libéralisme économique et à son abandon des classes populaires. C’est ce qui aurait fait gagner Bill Clinton dans les années 1990 (It’s the economy stupid !). En dépit du sous-emploi chronique et de la faiblesse des salaires, la campagne s’est jouée sur l’identité nationale des Américains et le modèle de l’Amérique du futur, pour la simple raison que les électeurs ont très bien perçu que le nombre et la qualité de leur emploi et le montant de leurs revenus ne dépendent pas, en système de frontières grandes ouvertes, de phénomènes conjoncturels internes et du réglage de la croissance mais de choix politiques et idéologiques. It was the social stupid !
·        Ces procédés pour délégitimer le vote Trump ou la personne de Trump
Les mêmes procédés visant à délégitimer le vote Trump ont été utilisés pour le Brexit ou les référendums perdus en Europe (en France, au Danemark, en Irlande) à propos des traités européens.
Le premier procédé, très entendu chez nous, par ignorance des règles de la démocratie américaine, a consisté à mettre en avant le nombre de votes populaires, de deux millions plus importants pour Hillary Clinton. C’est arrivé cinq fois en 250 ans que le gagnant en nombre de grands électeurs ait moins de voix en valeur absolue des votants. L’argument est absurde [1]. Dans le système fédéral étatsunien l’échelle électorale de référence est l’État fédéré, au sein desquels les partis décident de la façon dont seront élus les grands électeurs (par votation ou par acclamation, à la proportionnelle ou au scrutin majoritaire). C’est un suffrage indirect, fait pour modérer les excès du suffrage universel et le risque de dictature. Cette divergence se produit dans d’autres grandes démocraties comme le Royaume-Uni où se pratique le scrutin uninominal à un tour.
Le deuxième procédé vise à délégitimer les électeurs, soit en mettant en doute leur capacité d’exercer leur droit de vote parce qu’ils n’ont pas l’éducation ou la capacité de discernement face aux discours populistes –c’est l’éternel rhétorique à l’encontre du suffrage universel versus un corps électoral de citoyens éclairés dans le suffrage censitaire- soit parce que la colère ou le ressentiment les animent, –là aussi c’est le procédé habituel des privilégiés ou des mieux nés pour dénier toute légitimité aux mécontents, justement parce qu’ils sont mécontents- soit qu’on leurs attribuent toutes les mauvaises pensées -raciste, sexiste et homophobe- qui vous mènent en enfer. Le terme de petit-blanc -le Angry White Man- utilisé sans cesse après les élections est un super concentré de tout ce qui délégitime l’électeur de Trump : un ignorant, un mécontent, un raciste et un sexiste.
Troisième procédé concernant les moyens de la campagne, avec les accusations de hacking russe et de propagation de fausses nouvelles. Rappelons que pendant les campagnes électorales américaines c’est la guerre, une guerre de type commercial, avec des monceaux d’argent déversés que ni les démocrates ni les républicains n’ont voulu limiter (les fameux PAC), pour dénigrer et calomnier l’adversaire, pour l’espionner et le piéger, pour acheter des informations confidentielles ou pour corrompre ses partisans. Il n’y a pas de règles si ce n’est celles de ne pas se faire prendre, et de ne pas commettre d’actes illégaux (comme dans l’affaire du Watergate). On le voit avec le dossier établi  d’abord dans le camp républicain puis dans la nébuleuse de la CIA et du parti démocrate pour nuire à Trump en relation avec ses liens avec la Russie. Rappelons que les agissements des services secrets russes sont à mettre en balance avec les hallucinantes révélations sur les pratiques de la NSA et le contrôle panoptique de la planète grâce aux moyens électroniques dont disposednt les États-Unis.
Le quatrième procédé concerne le personnage de Trump lui-même et les épithètes moralisantes à son encontre. Aux critiques de campagne sur sa vulgarité de nouveau riche, son ignorance, son sexisme, sa xénophobie,  s’est ajouté un discours savant pour délégitimer son discours et ses idées à partir du concept de post-vérité, sans compter bien entendu la reductio ad hitlerium (voir l’article IV: Populistes bas du front et demi-savants d’après-élection).
·        Un milliardaire bouffon et un pitre de pantomime
Il y a un côté bouffon, pitre, et anarchiste de droite chez Trump. Il allume tous ceux qui l’attaque et ou se prennent au sérieux. Il se moque des  institutions et de toutes les valeurs consacrées, même les plus respectées comme les  anciens combattants, John McCain par exemple, ce qui en dit long sur le regard des Américains sur leur armée et le complexe militaro-industriel après des guerres inutiles et coûteuses. Il est un iconoclaste narcissique ne respectant rien et capable de tout.
La dimension excessive et énorme du personnage se retrouve dans sa philosophie “go to hell” (va en enfer) popularisée dans son émission de téléréalité où il virait les gens qu’il jugeait incompétent. Attaques personnelles brutales et répétées (if they screw you, screw them twenty times harder), contre Clinton (she lies and she lies and she lies again) ou contre Obama, sur son lieu de naissance, à base de simples rumeurs.
Les commentateurs autorisés ne saisissent pas le phénomène Trump, pas plus que le duo Johnson-Farage, promoteur du Brexit, ni le phénomène (Jean-Marie) Le Pen. Il y a chez eux quelque chose qui relève d'une farce grotesque, d'un bras d'honneur, d'un formidable pied de nez aux puissants de ce monde, aux gens qui se donnent de l'importance, à ceux qui font la morale et méprisent les petites gens. Dans cette pantomime on entend le rire gras et grivois de Gargantua, les ricanements du Bardamu de Céline, les pitreries sales du père Ubu de Jarry [2]. Les bouffons font de la politique.
La revanche des sans-dents, des sans-importance, des sans-grades contre les élites révoltées qui leur ont déclaré la guerre voilà plus de trente ans (voir Christopher Lasch) utilisent les canaux les plus improbables qui soient : des milliardaires sans manières, des aristocrates défroqués et des chiens de guerre. Certes sa qualité de milliardaire opportuniste et sans scrupules ne fait pas de lui le candidat idoine pour défendre les ouvriers et les déshérités. Mais ce qui choque les Européens ou les intellectuels, tel que l’étalage de richesse, sont des atouts pour qui caressent le rêve américain de réussite [3].
·        Menteur de rue contre menteur de salon
Bien sûr que Donald Trump ment, bien sûr qu'il est démagogue, Trump ment comme il respire mais les autres mentent aussi, d'une autre façon, plus hypocrite et fausse, plus sournoise. Trump ment comme un bonimenteur ou un arracheur de dent. Il est le menteur de rue contre le menteur de salon. L’un est grossier, jovial et canaille. L’autre est madré, hautain et pincé. D’un côté un des personnages de la pantomime ou de la Commedia dell’arte. De l’autre le Tartufe de Molière, hypocrite, jésuitique et faux-cul.
Car Obama ou Clinton ne sont pas moins bonimenteurs que lui. L'un avec ses airs de prêcheur baptiste -des prêches inversement proportionnels aux réalisations de son mandat et au respect de ses promesses de campagne- toujours à prôner la bonne parole, qui n'est que l'habillage rhétorique de son impuissance ou de sa pusillanimité, un puritain moraliste -ce qui ne l'empêche pas d'ordonner liquidations et assassinats par drones interposés partout où bon lui semble. L’autre, Clinton, avec son air faux et emprunté qui lui vaut de ne pas inspirer confiance, avec ses sourires forcés jusqu'aux oreilles pour faire croire qu’elle n’est pas la mégère dont elle a les airs, ses postures progressistes pour cacher sa proximité avec Wall Street, et les puissants de ce monde.
Le populo déteste le menteur de salon et accorde sans illusions et une sage distanciation, ses suffrages au menteur de rue, ses rires gras, ses blagues douteuses et ses racontars, comme un pied de nez à ceux qui dans les salons, lui disent comment penser et se comporter. Le bobo abomine le menteur de rue et assez naïvement il croit aux mensonges du menteur de salon, à sa morale de sacristie, à ses indignations sélectives, à sa pudibonderie et ses postures de bien-pensant.
·        Populiste, démagogue et une bête de scène
Quelques précautions sont à prendre pour comprendre le phénomène Trump. Il faut dissocier l’homme, Donald Trump, peu recommandable selon les critères de savoir et d’expérience généralement attendu pour une telle fonction, de son programme qui a le mérite d’être clair –Make America great again- et d’offrir une alternative possible au néo-libéralisme. C’est l’acte II de la révolution néo-conservatrice américaine, Ronald Reagan ayant assuré l’acte I.
Ses outrances et provocations de campagne trouvèrent leurs pendants dans l’hystérie des anti-Trump dont la fin de campagne a offert un aspect caricatural. En dépit d’être un ignorant qui n’a jamais lu de livres, Trump a des qualités exceptionnelles de charisme, il est un séducteur et un deal-maker et il a un caractère décidé et volontaire. Sa grande expérience des affaires fait de lui un décideur au meilleur sens du terme.
Il convient de dissocier la lettre et l’esprit d’un programme électoral, ce que Trump a lui-même expliqué dans sa défense d’une approche hyperbolique (truthfull hyperbole [4]) des problèmes, une « forme innocente d’exagération », ce que Margaret Sullivan du Washington Post explique aussi dans le mea-culpa de son journal (« Les médias prennent toujours Trump à la lettre mais ils ne le prennent pas au sérieux »). L’exagération ou l’emphase est le propre des discours de campagne, des harangues de préaux d’école jusqu’à l’atmosphère enflammée des grand congrès.
Car Donald Trump est un populiste et un démagogue, certes. Mais un populiste c’est avant tout quelqu’un qui est populaire, qui comprend les ignorants et les bas du front comme lui, méprisés et démonisés par les élites et les intellectuels, et qui est compris par eux, en utilisant les canaux inhabituels de la politique, hors des partis, en cherchant une communion directe avec son électorat, par son charisme personnel et l’emploi des grands médias. Le populisme a ses lettres de noblesse à travers Dostoïevski ou Jack London et le populisme a été de gauche et même socialiste.
Quant à l’accusation de démagogie, elle fait sourire car François Hollande au Bourget dans son engagement à combattre son ennemi la finance n’était pas moins démagogue que Trump promettant de bâtir un mûr aux frais du Mexique à la frontière sud des États-Unis. Et puis le démagogue est le comble de la démocratie, la démagogie est indissociable des pratiques démocratiques. Depuis Platon et Périclès, nous sommes avertis.
Sur la dimension du vote ethnique blanc en la faveur de Trump, rappelons tout de même qu’il n’a choqué personne qu’une très grande majorité de noirs ait voté pour Obama, qui lui-même est métis. Et puis surtout la dimension du vote ethnique n’a pas le caractère raciste qu’il avait autrefois. On peut le regretter mais on vote plutôt pour qui nous ressemble, et la couleur de peau ait l’un des critères du choix, tout comme on s’accouple avec qui physiquement on s’identifie.
Au delà de la couleur de peau, il y a des références culturelles qui dépassent les appartenances ethniques, sexuelles ou religieuses. Le vote Trump est un vote d’attachement aux valeurs et aux accomplissements de l’Amérique, et à travers elle de la civilisation occidentale qui est, qu’on le veuille ou non, un phénomène masculin, blanc et chrétien et auquel on peut adhérer sans pour autant être blanc, chrétien et de sexe masculin. C’est la différence entre adhésion et identification.
Donald Trump est le produit de son temps, le produit de la société du spectacle, une bête de scène, comme d’autres, de Bill Clinton à Whitney Houston ou chez nous de Sarkozy à David Pujadas ou Éric Zemmour. L’Italie, ce laboratoire des idées politiques, avait montré le chemin, avec Berlusconi et il est étonnant que les commentateurs n’aient pas fait plus souvent le parallèle entre le condottiere italien et le rufian étatsunien: constructeurs d’empire industriel et financier et star des médias chacun à leur manière, séducteurs phallocrates et machistes, redoutables battants démagogues et roublards, sans parler de leur entrées tardives en politique contre les partis de droite déjà installés.
Trump est un Berlusconi avec une vision et un projet pour son pays, ce que l’Italien ne possédait pas, et dans un pays qui n’a pas cette passion de la politique propre aux Italiens et sans l’art politique qui est né en Italie. Trump est pourtant un disciple de Machiavel, peut-être sans le savoir.
·        Trump, un rufian bête et méchant disciple de Machiavel
Bête et méchant, tel sera finalement apparu Donald Trump aux commentateurs tout au long de la campagne de la Présidentielle, son personnage, ses discours et son programme. Tout aura été dit à ce propos. Un personnage cynique et insultant, se riant de la morale et des belles manières, sans codes ni garde-fous, sans respect des adversaires et sans ménagement pour ses partisans.
Bête et méchant comme, mettons, Charlie Hebdo ou Guy Bedos, ou feu Hara-Kiri et Coluche, ou comme les Simpson aux États-Unis. Alors certes, entre la bête méchanceté des humoristes et des journalistes et celle des hommes politiques, il devrait y avoir un abime, un gouffre régi par les règles de la common decency politique. Et bien non, il n’y en a plus, et Michel Rocard nous avait prévenu : les bouffons occuperont le chœur de la cathédrale et on s’agenouillera devant eux. Telle est la politique gagnée par la société du spectacle.
Bête et méchant, ou quand un histrion sans foi ni loi fait perdre à la politique ce qui lui restait de dignité et de moralité ? Ou alors est-ce que Donald Trump le ruffian, en prenant le contrepied de décennies de rectitude politique, Trump en bouffeur de curés, à l’ancienne, avec le ton grivois et les mots gras, contre les curés madrés et amidonnés donneurs de leçon qui se sont appropriés la politique pour en faire cette mélasse dégoulinante de bons sentiments, ne rend-il pas à la politique quelques unes de ses lettres de noblesse ?
N’est-ce pas la politique réduite à un moralisme gluant et puant, à la traque et mise à l’index des mauvaises pensées et des mots suspects, à ses discours culpabilisant et infantilisant à l’adresse de  ceux qui ne marchent pas droit, qui lui servent de viatique depuis des décennies, de ce que le comité Orwell qualifie de totalitarisme soft, qui a créé par réaction les iconoclastes et les bouffons ? 
Trump restitue à la politique sa dimension machiavélienne. Machiavel fait naître la politique au sens moderne. Il est avec Hobbes puis Locke aux fondements de nos régimes politiques. Rappelons-nous aussi que les plus grands serviteurs de l’État que la France a connu sous l’Ancien Régime furent Richelieu, Mazarin et Colbert, tous à l’école de Machiavel, et de fieffés voleurs devant l’Éternel, pour les deux derniers, ou que plus près de nous un Disraeli ou un Bismarck n’obéirent pas davantage à nos critères de respectabilité de l’homme public moderne, sans compter Charles de Gaulle qui fut toute sa vie un rebelle et ne cessa de conchier tous ceux qui lui déniaient sa légitimité. Ils étaient à l’école du réalisme. Non pas l’art du possible et des discours, et de l’impuissance –yes, we can- comme Obama l’aura été mais l’art d’agir et d’obtenir des résultats –yes, we are [5]. Trump est imprévisible. Il faut s’attendre à tout avec lui, le meilleur et même le pire.





[1] Ce serait comme s’indigner que le Président de la Commission européenne ne soit pas élu avec la majorité des suffrages des électeurs de l’Union européenne (les députés du Parlement européen jouant le rôle des grands électeurs), à la différence près que dans le système étatsunien les électeurs savent à l’avance quel est le candidat pour lequel ils accordent leur suffrage (indirect). La question ne se pose pas car chaque État est souverain et qu’il n’y a pas de souveraineté populaire à l’échelle européenne.
[2] Il vaut la peine de mentionner quelques passages d’un livre juste sorti (Trump Revealed: An American Journey of Ambition, Ego, Money, and Power by Michael Kranish and Marc Fisher), qui s’il est à charge contre Trump, ne peut s’empêcher d’une certaine admiration pour ses performances d’acteur et son « narcissisme gargantuesque » : Donald Trump offers such consummate political theater—his gargantuan narcissism makes him so mesmerizing to watch... He is a master at sharpening and giving shape to deep­rooted class resentments, an artist at shrugging into attitudes as if they were costumes, at reflecting and embodying anger… He is a supreme performer—the billionaire builder with the outerborough accent and tough­guy talk—and as he surfs the applause and cheers and shouts nothing could be plainer than that he understands his audience”.
[3] Un éditorialiste du Daily News, George Rush, explique aux auteurs de Trump Revealed (ibid), “The immigrants would always want to know about Donald Trump. He embodied the American Dream to them… Excessive, conspicuous consumption is not a bad thing in New York to a lot of people. It’s kind of comic what he was doing. I’ve always felt like Donald was in on the jokes. He knows he’s over the top, but that’s where he likes to live.
[4]People may not always think big themselves, but they can still get very excited by those who do. That’s why a little hyperbole never hurts. People want to believe that something is the biggest and the greatest and the most spectacular. I call it truthful hyperbole. It’s an innocent form of exaggeration—and a very effective form of promotion. (dans Trump Revealed, ibid.)
[5] L’emploi répété de we are + ing qui a un sens dynamique de nous allons, alors que le we can, nous pouvons, est statique, comme dans cette harangue à Pittsburg, la cité de la métallurgie dans les derniers jours de la campagne, début novembre 2016 :we are going to win the great state of Pennsylvania and we are going to win back the White House... When we win, we are bringing steel back, we are going to bring steel back to Pennsylvania, like it used to be. We are putting our steel workers and our miners back to work. We are. We will be bringing back our once­great steel companies“.

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