mardi 8 janvier 2019

Non au mépris ! Non à la macronie ! Non à la tyrannie !


Article publié initialement le 3 décembre 2018 sur Médiapart

C'est une révolte ? Non Sire Macron, c'est la révolution ! La révolution des fainéants, des réfractaires, des lépreux et des gueux. La révolution de ceux qui ne supportent plus le mépris, la morgue et la condescendance des puissants.

Au Préambule de notre Constitution, il est écrit "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs" (Article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen)

A intervalles réguliers dans l’histoire moderne, nous autres Français, de souche lointaine ou d’adhésion plus récente, avons réussi à surmonter nos divisions pour mettre à bas la tyrannie, chasser les usurpateurs et rétablir le pouvoir du peuple et le droit des gens.

Il fallut chaque fois une crise grave, l’occupation étrangère et même la guerre civile afin de dépasser le stade de l’indignation stérile ou de la résignation lâche et pour que la majorité silencieuse se mette en branle : 1789, 1794, 1870, 1944. Il s’en suivit l’épuration politique et administrative de ceux qui avaient failli, de ceux qui avaient trahi, de ceux qui avaient usurpé le pouvoir qui leur avait été délégué. Chaque fois une période de renaissance d’une trentaine d’années en aura résulté pour notre pays.

Macron est la suite logique de ce que Sarkozy et Hollande auront détruits avant lui, et de la trahison, par Mitterrand et Chirac, des valeurs de Peuple et de Nation attachées à chacun de leur camp. La droite de la haine de soi, après l’effondrement des idéaux du conservatisme, et la gauche tabula rasa, après l’effondrement des idéaux du socialisme, ont laissé le champs libre à un libéralisme dépravé et ivre de puissance à l’image des seigneurs de la guerre, des grands féodaux et des barons voleurs du passé.

Le coup d’État judiciaire opéré par la macronie en 2017 a été le signe le plus éclatant de la morgue et du sentiment d’impunité de cette oligarchie construite sur les ruines du conservatisme et du socialisme, les derniers socialistes ayant adoubé l’idéologie marchande qui la fonde, réduisant le monde à la seule valeur Argent, et c’est la raison première de leur disparition.

La nouvelle classe dominante est une aristocratie qui n’est pas une aristocratie des meilleurs ni des talents mais une noblesse d’État associée aux seigneurs de la finance et aux capitaines d’industrie. Elle forme avec eux une classe mondialisée hors-sol incarnée par les énarques et les polytechniciens passés au privé, jusqu’à ces caricatures de grands féodaux accapareurs à la Louis Schweitzer ou Carlos Ghosn.

La noblesse d’État tire sa légitimité des titres qu’elle possède, qui sont des titres scolaires fonctionnant comme des titres nobiliaires. Elle n’est en rien, comme le croyaient les derniers marxistes, aux ordres d’une bourgeoisie possédante, car celle-ci a bel et bien disparu, avec les valeurs et la haute culture qu’elle portait avec elle.

La cléricature composée des gens de médias, de la jet-set culturelle et de la nomenklatura intellectuelle émargeant aux prébendes de l’État lui sert d’appareil idéologique de légitimation, comme jadis le clergé pour la noblesse d’Ancien Régime.

Comme toute aristocratie sans droits, la macronie se signale par son mépris, par sa condescendance, par son arrogance. Dans tout son être, ses poses, ses manières, ses apostrophes et ses injonctions, Emmanuel Macron suinte, transpire, dégouline et pue de l’insupportable mépris du parvenu.

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