vendredi 11 janvier 2019

L’omerta, le déni, le pas de vagues dans les administrations

Article du 13 novembre 2018


Elle se nommait Maggy Biskupski. Elle avait 36 ans et elle était la Présidente des Policiers en colère. Son combat avait commencé en 2016 quand deux de ses collègues avaient été brulés vif dans leur voiture à Viry-Chatillon et deux autres qui furent assassinés à leur domicile par un islamiste. Quelque soit ses fautes ou ses faiblesses, Maggy avait osé briser l’omerta. Sa hiérarchie invoqua son devoir de réserve et elle faisait l’objet d’une enquête de l’IGPN. Ce devoir de réserve sert à faire taire tous ceux qui ne pensent pas droit au sein de l’État, tous ceux qui sont coupables d’opinions non conformes : prolétaires réfractaires allergiques aux petits marquis poudrés de la macronie, lépreux souverainistes et pestiférés de la droite nationale et de la gauche populaire, Français au carré sans quartiers de noblesse immigrée pour se valoriser ou Français d’adoption plus récente sans avenir dans un pays qui a perdu son art de vivre et ses valeurs d’accueil et d’hospitalité.
Le suicide français n’est pas que migratoire et démographique. Notre suicide est aussi et avant tout culturel, mémoriel, intellectuel et artistique. Il opère également par épuration ethnique au travers de l’élimination physique de tous ceux qui se sentent comme des surnuméraires dans leur propre pays, résignés à leur disparition dans les poubelles de l’Histoire comme peuple et comme nation, à accepter la fin d’une civilisation bimillénaire sous les coups de boutoirs et la violence des barbares.
Ce sont les paysans qui se tuent au milieu d’une ruralité qui se meurt, les policiers soumis à une pression insupportable utilisant contre eux-mêmes une arme de service qui ne sert plus contre les criminels, à l’instar de ces militaires face à un ennemi qu’on a refusé de nommer, les enseignants menacés et maltraités dans les territoires de non-droit livrés à l’anarchie, les ouvriers lépreux de la France périphérique, méprisés par les nouveaux féodaux qui nous dirigent, les clochards et les mal logés priés de laisser leur place pour les nouveaux damnés de la terre dont les bobos se sont entichés, les adolescents harcelés et violentés parce qu’ils sont trop blancs et qu’ils ne se sont encore pas fait musulmans,
Au ministère des Solidarités et de la Santé, et au ministère du Travail, on se suicide aussi, ou on tente de se suicider, ce qui est la même chose, par désespoir ou comme un appel à l’aide. Et on tente de museler ceux qui veulent parler. Avec ce devoir de réserve anachronique et ringard, comme Maggy Biskupski en a fait les frais.
Il n’y ni hasard ni fatalité. La gestion calamiteuse des personnes dans nos administrations depuis quelques années est la cause principale du mal-être professionnel et personnel. Ainsi que la déferlante de réformes sans queue ni tête, ni discutés ni préparés. Ou l’incompétence d’une technocratie d’État qui voit son salut (et sa survie) dans l’application des dernières tocades d’un secteur privé où elle n’a jamais mis les pieds.
Sans parler de ceux qui ont pignon sur rue pour vendre une salade pseudo progressiste avariée: le révisionnisme sous les aunes de l’hygiénisme, le racialisme le plus obscurantiste au nom de l’antiracisme, la misandrie hystérique et le matriarcat par un néo-féminisme dépravé, et même la démagogie au plus haut niveau telle la politique de « promotion de la diversité » enfourchées par nos ministres, pour caresser les communautarismes sous les auspices d’un label décerné par l’Afnor: l’État en passe désormais par les fourches caudines d’un label qui vient du Medef !? La France n’est pourtant pas le Canada. Le multiculturalisme n’a pas valeur légale chez nous. La République est une et indivisible, depuis deux siècles, à article 1er de notre Constitution. Une et indivisible ! Pas multiple et divisible dans la diversité !


mardi 8 janvier 2019

Gilets Jaunes et vestes rouges, ensembles !


Article initialement publié le 4 décembre 2018 sur Médiapart


La révolte des gilets jaunes est l’une de ces occurrences insurrectionnelles qui reviennent à intervalle régulier dans l’Histoire de notre pays parce que ceux qui représentent le pays ont failli, ont trahi, ont usurpé le mandat qui leur avait été confié.

Nous sommes dans une situation d’extrême tension, plus marquée en France qu’à l’étranger en raison des insuffisances de notre classe dirigeante: appauvrissement des classes populaires sous l’effet du mondialisme niveleur et de l’extorsion fiscale exercée par un État Léviathan dispensateur de prébendes et de passe-droits, asservissement par les industries de divertissement et par la propagande, hyper violence dans les zones de non droit où s’entassent les immigrés importés pour faire baisser le cout du travail et détruire l’identité de ceux qu’ils doivent remplacer, jacqueries des campagnes et de la France périphérique, exclues de la mondialisation.

Cette guerre civile larvée prend la forme d’une guerre de tous contre tous aux forts relents féodal et tribal: entre inclus et exclus, entre blancs et non blancs, entre de souche et immigrés, entre secteur public et entreprises privées, entre fonctionnaires et salariés, entre hommes et femmes, entre actifs et retraités, entre laborieux et assistés.

Se joue comme toujours les mêmes antagonismes entre Paris et le reste de la France, entre l’État et ses affidés du secteur public ou subventionné (dont la nomenklatura des apparatchiks, des associatifs et des artistes qui sert de cléricature légitimante à la noblesse d’État) et les corps intermédiaires et le peuple dispersé, entre la morgue et la suffisance des puissants et la détresse et la souffrance des manants, qualifiés de gens de rien, de sans-dents, de hordes brunes, de populistes lépreux.

Sur ce champ de ruines tous les obscurantismes, tous les fanatismes et tous les séparatismes communautaires se donnent libre cours. Au point que la France disparait sous l’effet d’un triple remplacement d’une ampleur jamais vue: remplacement industriel et professionnel (au profit de l’Allemagne, de la Chine et des émergents), remplacement culturel, intellectuel et religieux (par l’américanisation, l’islamisation et le néo-féminisme matriarcal), remplacement sociologique et ethnique (par la prolétarisation et l’africanisation des classes populaires).

Les petits blancs caricaturés en bas du front racistes et sexistes et les prolétaires dépeints en fainéants réfractaires au changement ont été repoussés au delà du cercle des gens fréquentables et donc dignes d’être représentés dans les institutions nationales. Le pouvoir et ses alliés ont agi avec eux en usant du terrorisme intellectuel typique des régimes oppressifs en les démonisant (comme criminels et nazis), en les psychiatrisant (comme esprits malades), en les animalisant (comme prédateurs, deschiens et autres babtous mangeur de porcs) et en les renvoyant dans l’infâme : les uns comme ploucs-émissaireset les autres comme prolos-émissaires.

Depuis vingt-cinq ans gronde la colère populaire de la France des gilets jaunes et de la France des gilets rouges. Ces deux France n’arrivent pas à se réconcilier ou à s’allier durablement parce que la classe dirigeante a tout fait pour les opposer et leur faire perdre la fierté des gueux héritée de deux siècles de républicanisme égalitaire et d’ouvriérisme solidaire que Marx avait qualifié de conscience de classe (quand il ne s’agissait que de sentiment de classe). Avec l’effondrement du socialisme, on a jeté le bébé avec l’eau du bain, les idéaux avec l’idéologie.

Les gilets rouges et les gilets jaunes, ou blancs, car telle est historiquement leur couleur de ralliement, ne sont que les deux faces d’une même médaille : ceux qui sont au Peuple et ceux qui sont à la Nation, comme aurait dit Aragon. Au-delà de leurs antagonismes, leur complémentarité et la nécessité de s’unir contre un ennemi commun les rapproche.

Cet ennemi a pris une forme très précise en la personne d’Emmanuel Macron. Celle de l’usurpateur qui s’est saisi du pouvoir par un coup d’État judiciaire et gouverne par des méthodes dignes du fascisme socialisant dont il est l’héritier. Il est du reste bien le Pierre Laval de 1934-1936 avec sa politique économique et sociale à contretemps. Il faut l’union sacrée entre gilets jaunes et gilets rouges.

Non au mépris ! Non à la macronie ! Non à la tyrannie !


Article publié initialement le 3 décembre 2018 sur Médiapart

C'est une révolte ? Non Sire Macron, c'est la révolution ! La révolution des fainéants, des réfractaires, des lépreux et des gueux. La révolution de ceux qui ne supportent plus le mépris, la morgue et la condescendance des puissants.

Au Préambule de notre Constitution, il est écrit "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs" (Article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen)

A intervalles réguliers dans l’histoire moderne, nous autres Français, de souche lointaine ou d’adhésion plus récente, avons réussi à surmonter nos divisions pour mettre à bas la tyrannie, chasser les usurpateurs et rétablir le pouvoir du peuple et le droit des gens.

Il fallut chaque fois une crise grave, l’occupation étrangère et même la guerre civile afin de dépasser le stade de l’indignation stérile ou de la résignation lâche et pour que la majorité silencieuse se mette en branle : 1789, 1794, 1870, 1944. Il s’en suivit l’épuration politique et administrative de ceux qui avaient failli, de ceux qui avaient trahi, de ceux qui avaient usurpé le pouvoir qui leur avait été délégué. Chaque fois une période de renaissance d’une trentaine d’années en aura résulté pour notre pays.

Macron est la suite logique de ce que Sarkozy et Hollande auront détruits avant lui, et de la trahison, par Mitterrand et Chirac, des valeurs de Peuple et de Nation attachées à chacun de leur camp. La droite de la haine de soi, après l’effondrement des idéaux du conservatisme, et la gauche tabula rasa, après l’effondrement des idéaux du socialisme, ont laissé le champs libre à un libéralisme dépravé et ivre de puissance à l’image des seigneurs de la guerre, des grands féodaux et des barons voleurs du passé.

Le coup d’État judiciaire opéré par la macronie en 2017 a été le signe le plus éclatant de la morgue et du sentiment d’impunité de cette oligarchie construite sur les ruines du conservatisme et du socialisme, les derniers socialistes ayant adoubé l’idéologie marchande qui la fonde, réduisant le monde à la seule valeur Argent, et c’est la raison première de leur disparition.

La nouvelle classe dominante est une aristocratie qui n’est pas une aristocratie des meilleurs ni des talents mais une noblesse d’État associée aux seigneurs de la finance et aux capitaines d’industrie. Elle forme avec eux une classe mondialisée hors-sol incarnée par les énarques et les polytechniciens passés au privé, jusqu’à ces caricatures de grands féodaux accapareurs à la Louis Schweitzer ou Carlos Ghosn.

La noblesse d’État tire sa légitimité des titres qu’elle possède, qui sont des titres scolaires fonctionnant comme des titres nobiliaires. Elle n’est en rien, comme le croyaient les derniers marxistes, aux ordres d’une bourgeoisie possédante, car celle-ci a bel et bien disparu, avec les valeurs et la haute culture qu’elle portait avec elle.

La cléricature composée des gens de médias, de la jet-set culturelle et de la nomenklatura intellectuelle émargeant aux prébendes de l’État lui sert d’appareil idéologique de légitimation, comme jadis le clergé pour la noblesse d’Ancien Régime.

Comme toute aristocratie sans droits, la macronie se signale par son mépris, par sa condescendance, par son arrogance. Dans tout son être, ses poses, ses manières, ses apostrophes et ses injonctions, Emmanuel Macron suinte, transpire, dégouline et pue de l’insupportable mépris du parvenu.